Libres paroles d'infirmière
Qui n’a pas une fois au moins dans sa vie fréquenté un hôpital ? A ceux à qui ce n’est jamais arrivé, comme à ceux qui ne l’aurait que trop vu, il faut conseiller la lecture du livre de Michelle Bressand. (Infirmière, la passion de l’hôpital par Michelle Bressand (Editions Robert Laffont, 17 euros). Il faut trois ans d’école avec entrée sur concours pour devenir infirmière. Trois ans de formation cours et stages alternés, et validation, année après année. Mais ensuite, on apprend sur le tas. Michelle Bressand, elle, a appris beaucoup de son métier et elle a a gravi les échelons : infirmière, cadre aujourd’hui elle dirige les quelques vingt mille infirmières des hôpitaux de l’Assistance publique de la région parisienne. « infirmière » raconte donc son métier, la vie de l’hôpital, des infirmières, les rencontres avec les malades, les familles, les gardes de nuit qui s’étirent le jour parce qu’il manque quelqu’un dans l’équipe, les moments de blues, le trac ou la peur, et les moments de gaieté et même de franche rigolade. Elle demeure dans le quotidien, l’humain. Et il se dégage de tout cela une formidable vitalité, un bonheur de vivre et d’agir comme on n’imagine pas dans ce décor... LA CANICULE VUE DES URGENCES LE MANQUE D’INFIRMIERES -« Nous ne manquons pas vraiment d’infirmière, nous manquons de temps infirmier. Il y a des dizaines de sortes d’infirmières : en consultation, au secrétariat, en réanimation, en maternité, chaque service est une activité différente. De plus, les infirmières ne restent pas à l’hôpital : elles s’en vont, elles deviennent infirmières libérales, scolaires, institutrices en maternelles. Entre un métier qui vous dévore, avec des horaires complexes, et un pratiquement identique avec le même salaire mais des conditions de travail infiniment plus souples qu’est ce que vous choisissez ? La France ne manque pas d’infirmières.. .Nous allons en manquer lorsque les babyboomers vont partir à la retraite, c’est pourquoi il y a urgence à transformer les conditions de travail hospitalier. LA GRANDE MISERE DES HOPITAUX COMMENT FAIRE MIEUX ? « Il y a toutes sortes de « petites lignes budgétaires » qui ne devraient pas incomber à l’Assistance Publique, mises bout à bout cela représente beaucoup d’argent.Par exemple, la recherche. Est-il normal qu’un secrétariat pour la recherche soit payé par la sécurité Sociale ? Pourquoi pas par le ministère de l’Education ou de l’Industrie. Autre chose : Il y a tout un bénévolat qui pourrait apporter beaucoup mais qui est mal géré, désordonné. En Allemagne par exemple, les associations d’aide aux malades et à l’hôpital, dépendent des hôpitaux, leur aide est bien organisée et très précieuse. En France ce n’est pas le cas, chaque association fait son travail dans son coin avec parfois beaucoup d’amateurisme et de la concurrence entre elles ! L HOPITAL PUBLIQUE EST IL MENACE ? |