Sur l'immigration

Publié le par JL

le Dim, 08/10/2006
 

MuslimL'Etat doit établir des règles claires

 

Dans le domaine de l’accueil des étrangers, il faut tenir les deux bouts de façon équilibrée, c’est à dire respecter les étrangers qui sont ici en situation régulière, les loger correctement, les respecter dans leur travail, ne pas tenir des propos xénophobes à leur encontre, c’est-à-dire ne pas faire l’amalgame entre tous les étrangers en France. Ensuite c’est fixer des règles claires. La solution, comme dans tous les pays d’Europe, c’est la régularisation au long cours des étrangers.
Mardi 19 septembre, LCI

La fébrilité législative de Nicolas Sarkozy est l'aveu d'une faillite. La France n'a pas besoin de loi supplémentaire. Des instructions claires, des services renforcés, des procédures qui fonctionnent vite et bien, cela suffirait. Au Royaume-Uni, l'Etat répond en quinze jours aux dossiers de demandes des entreprises. On pourrait aussi imaginer que les autorisations de travail soient gérées par les préfets de région en concertation avec les régions qui sont responsables du développement économique et en contact avec les entreprises.
Le Monde, 23 Juin 2006

Co-developpement

Il faut repenser de fond en comble la coopération et l'aide au développement, en se concentrant sur quatre enjeux majeurs : l'eau, l'école, l'environnement, la santé, et en favorisant les micros-crédits. Les femmes sont aux avant-postes de ces sujets. En Afrique, elles assurent 98 % du travail de la terre mais bénéficient seulement de 5 % des aides. Quand j'étais ministre de l'environnement, je suis allée voir où était passée l'aide. Elle n'était jamais arrivée jusqu'à ses destinataires. Au Mali, j'ai donc fait un chèque sur place directement à des associations. Il faut court-circuiter les Etats corrompus et aller directement vers les sociétés, notamment les réseaux de femmes. C'est une utopie réalisable.
Le Monde, 23 Juin 2006

La question de l'immigration ne peut pas être déconnectée de la question du co-développement. C'est par le droit des familles à vivre dignement dans leur pays d'origine que l'on mettra fin à l'immigration clandestine. Pour cela, il faut réussir le développement des pays pauvres.
Forum mondial des droits de l'Homme, Nantes, 10/13 juillet 2006

Régulariser, mais en continu

Il faut avoir dans ce domaine des attitudes responsables, appliquer des critères. Nicolas Sarkozy en est sa troisième loi. Il a cassé le seul outil de régularisation en continu, c’est-à-dire la carte de 10 ans qui permettait avant de régulariser tranquillement chaque année 2000 ou 3 000 étrangers qui participaient à l’économie de notre pays. En cassant cet outil, Sarkozy a créé la situation actuelle. L’Etat français doit, c’est sa responsabilité, établir des règles claires et ensuite les appliquer.
LCI, 19 septembre 2006

Les régularisations massives en Espagne et en Italie, héritage des années Aznar et Berlusconi, résultent d'abord de l'absence de mécanisme efficace de gestion en continu de l'immigration.

Plutôt que de durcir brutalement le droit de vivre en famille (qui concerne 25 000 personnes par an) ou de détruire le dispositif de régularisation au bout de dix ans de séjour en France (3 000 personnes par an), comme le fait la droite, je crois qu'il faut, comme dans d'autres domaines, un ordre juste qui allie fermeté, efficacité et humanité.
Le Monde, 23 Juin 2006

Euro-méditerranée : Coopérer avec l’Italie et l’Espagne

France, Italie, Espagne : nous sommes tous confrontés à une immigration en provenance d'Afrique et nous devons mettre en place des coopérations, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, et en même temps, penser les problèmes de co-développement avec l'Afrique de façon coordonnée. On ne règlera pas l'émigration de la misère en laissant de côté la question du co-développement.

Il faut lier à la fois la réglementation, la fermeté indispensable de cette règlementation pour maîtriser les flux migratoires : qu'elle soit cohérente dans nos pays méditerranéens, et en même temps changer de façon très, très forte les politiques de co-développement.
17 septembre 2006, Madrid

Accueillir dignement l’immigration de travail

Il faut,pour l'immigration de travail, instaurer un droit moderne à l'aller et au retour. Aujourd'hui, beaucoup d'immigrants, qu'ils soient qualifiés, chercheurs, universitaires, cadres ou saisonniers, sont d'autant plus tentés de rester qu'ils craignent de ne pas pouvoir revenir faute d'un visa permanent ou pluriannuel.

Pour les travailleurs qualifiés, la France était dotée de moyens réglementaires assez efficaces, avec une première circulaire de 1998 sur les informaticiens, puis une seconde en 2002 qui prévoyait l'accueil d'étudiants étrangers ayant achevé leur cursus et de salariés dont l'embauche s'inscrivait dans le cadre d'un projet de codéveloppement. La droite a abrogé le premier texte et négligé le second. Aujourd'hui, les entreprises et les laboratoires n'arrivent pas à recruter les salariés formés dont ils ont besoin.
Le Monde, 23 Juin 2006
Il faut renforcer l'Etat pour que la France n'ait plus peur de la mondialisation"

Le bilan de la droite, c'est une baisse de l'immigration de travail, notamment qualifiée, de 88 000 en 2001 à 67 000, et une augmentation de l'immigration à vocation permanente.
Le Monde, 23 Juin 2006
Il faut renforcer l'Etat pour que la France n'ait plus peur de la mondialisation"

Des visas aller retour pourraient permettre aux étrangers de venir pour des activités saisonnières ou autres de façon régulière et de pouvoir rentrer en toute sécurité dans leur pays. L’idée ce n’est pas de revenir sur le droit au regroupement familial, C’est une solution gagnant-gagnant. Gagnant pour le travailleur étranger qui n’a pas forcément envie de se déraciner. Et gagnant pour l’économie française.”.
Mardi 19 septembre, LCI

Expulsions : des critères clairs de reconduite à la frontière et respect de la dignité des personnes

Plutôt que de s'attaquer aux familles et aux enfants - je veux d'ailleurs rendre ici hommage à la mobilisation des parents et des enseignants contre les expulsions d'enfants scolarisés -, il vaudrait mieux être beaucoup plus ferme contre les trafiquants et les employeurs de clandestins.
Le Monde, 23 Juin 2006

Les enfants n'ont pas à faire les frais de l'improvisation ou de l'imprévision des politiques qui sont mises en place. Il y a des dossiers qui sont dans les préfectures et les familles doivent recevoir rapidement une réponse claire. Aujourd'hui, le ministre de l'Intérieur fait face à une situation qu'il n'a pas gérée, qu'il n'a pas anticipée. Dans ces questions là, on est face à des enfants, des hommes et des femmes et c'est dans le respect mutuel qu'on règle un certain nombre de choses.
Forum mondial des droits de l'Homme, Nantes, 10/13 juillet 2006

Squat de Cachan : « Ces méthodes brutales, devant les caméras, humilient les personnes. Je crois que ces questions doivent être réglées au cas par cas, qu'on ne doit pas le faire de façon dérisoire ou méprisante, comme l'a fait le ministre de l'Intérieur à l'égard du maire de Cachan. Aller sur place ? Pourquoi pas. Ma posture, ça n'est pas d'aller exploiter les difficultés ou la misère des gens avec des caméras. En revanche, lorsque j'ai eu à régler les problèmes des sans-papiers dans ma région, je l'ai fait de façon non publique en liaison directe avec le Préfet. Nous avons réglé un certain nombre de cas extrêmement difficiles : c'est ma responsabilité d'agir de cette façon-là. »
RTL, 14 septembre.

L’immigration choisie : une politique néo-coloniale

Ce n'est certainement pas par l'immigration choisie, qui va poursuivre une politique néo-coloniale en allant choisir dans les pays d'origine ceux qui nous arrangent, que l'on mettra fin à ce problème. Les puissances coloniales ont suffisamment exploité ces pays; on ne va pas continuer en prenant leur main d'oeuvre bien formée.
Forum mondial des droits de l'Homme, Nantes, 10/13 juillet 2006

Ségolène Royal


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